Introduction

Politique en Belgique : Les caractéristiques

La vie politique belge est marquée par deux caractéristiques opposées : des différences fortes et l’obligation d’un compromis.

Différences fortes, car le vote des deux grandes régions, la Flandre et la Wallonie, sont aux antipodes l’un de l’autre. Elle sont toutes fois réunies autour de divers projets et activités commerciales dans plusieurs secteurs de l’économie belge.

La Flandre vote très majoritairement à droite, à près de 75%, alors que la Wallonie est dirigée depuis 1945 par des coalitions menées par le parti socialiste.

Tous les partis, à l’exception du PTB (extrême gauche) sont séparés linguistiquement : c’est le cas des trois forces historiques, les socialistes (PS et SPA) des chrétiens démocrates, qui ont abandonné la référence religieuse pour devenir les humanistes (CDH et CD&V) et les libéraux (MR et Open VLD) ainsi que des verts (Groen et Ecolo).

D’une région à l’autre, les différences sont marquées : le CDH francophone penche nettement à gauche, et gouverne Bruxelles et la Wallonie en coalition avec le PS, tandis que son pendant flamand le CD&V est nettement de droite.

Les socialistes flamands défendent un programme presque aussi libéral que les libéraux francophones, lesquels sont, il est vrai assez timorés.

D’autres partis sont uniquement régionaux.

Les nationalistes flamands, longtemps regroupés au Vlaams Belang, clairement d’extrême droite, se reportent désormais en masse vers la NVA, passé en dix ans du statut de petit parti obligé de s’allier au CD&V pour exister à celui de première force politique de la région, avec près de 35% des voix, sous l’impulsion de son charismatique leader Bart de Wever, aussi populaire en Flandre qu’il est honni en Wallonie, et qui ne fait pas mystère de vouloir d’abord l’autonomie, puis à terme l’indépendance de la Flandre.

A Bruxelles, le FDF (Front de Défense des Francophones), longtemps allié au MR libéral a pris son indépendance, et conserve quelques places fortes parmi les communes.

Mais ces deux régions dont les votes sont à l’opposé sont obligées de s’entendre, tout comme les partis entre eux, en raison d’un système électoral basé sur la proportionnelle.

En raison de la multiplicité des forces en présence, et, au niveau fédéral, de circonscriptions électorales régionales, aucun parti ne peut espérer à lui seul une majorité absolue. Les tractations post électorales sont donc longues : le record de 541 jours, soit tout de même plus d’un an et demi, sans gouvernement en 2010/2011 est éloquent…

Finalement, c’est une grande coalition menée par le socialiste francophone Elio di Rupo qui en est sortie, avec dans l’opposition la NVA, et coté francophone les seuls Écologistes.

Mais il n’y a pas de lignes d’alliance « naturelle » qui s’appliquent partout et en tous lieux. Les élections communales, par exemple, offrent des cas de toutes les combinaisons possibles en fonction des circonstances et personnalités locales.

L’absence de prime majoritaire fait que le candidat arrivé premier n’est pas sur du tout d’être au final élu aux affaires, et peut fort bien se retrouver dans l’opposition, même si l’usage veut qu’il ait la main pour tenter le premier de former une coalition.

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